Marc Tobaly
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Marc, tu as passé une grande partie de ta jeunesse au Maroc. De quelle façon y as-tu découvert le Rock’n’roll, était-ce un style musical populaire dans ce pays à cette époque ?
Absolument !
J’ai vécu au Maroc jusqu’à l’âge de 16 ans, j’avais commencé l’apprentissage de la guitare 3 ans plus tôt. Etant le plus jeune d’une fratrie d’enfants, qui étaient tous branchés musique, j’ai pu écouter mes premiers disques de Rock à l’âge de 5 ans. Cela a commencé avec Louis Prima puis Little Richard, Elvis Presley etc…
Il y avait des bases américaines à Port Lyautey qui se nomme, aujourd’hui, Kenitra. De ce fait nous captions les radios de ces bases. Elles passaient les disques américains en même temps qu’ils sortaient aux USA. Même la France ne bénéficiait pas d’une telle opportunité, nous étions ainsi branchés Rock’n’roll à fond la caisse !

Y’avait-il beaucoup d’endroits où les jeunes se retrouvaient et où vous pouviez jouer de a musique ?
Bien sûr !
Dès que j’ai commencé à jouer de la guitare j’ai intégré deux groupes. Le premier d’entre eux se nommait Les P’tits Loups avec les frères Costa qui possédaient déjà une guitare six mois avant moi. Ce laps de temps paraissait une éternité à cette époque (rires)…
Ce sont eux qui m’ont montré les trois premiers accords…
Georges Costa jouait avec Les Jeunes Loups alors que son petit frère, Michel, jouait avec moi au sein des P’tits Loups. Tous deux sont toujours dans la musique en tant que choristes et producteurs, ils vivent à Paris.
Nous nous produisions dans de nombreux endroits tels que Le Jazz Club, la piscine du Zallagh et sur d’autres scènes du côté de Fez.
Notre répertoire était constitué de reprises des Shadows, des Chaussettes Noires, des instrumentaux plus « typiques »  puis, par la suite de titres d’Antoine, de Christophe et même d’Hervé Vilard !
C’était très éclectique mais nous n’oublions jamais d’y ajouter quelques morceaux de Little Richard ou Ray Charles puisque c’est sur « What’d I Say » que j’ai « placé » mes premiers riffs de guitare.
Pour anecdote, 25 ans plus tard Ray Charles a enregistré une de mes chansons (« Just Because » en 1979, Nda)…
Je garde d’excellents souvenirs de cette période !

C’est en 1966, lors de vacances en France, que tu découvres l’Europe…
Exactement, c’était mon premier voyage hors du Maroc.
Je suis venu à Paris pour rejoindre mon frère Alain et ma sœur Magda qui y étaient étudiants. Lorsque je suis arrivé, début juillet 1966, j’ai appris qu’ils étaient à Londres (rires) !
De ce fait 3 ou 4 jours plus tard j’ai pris un avion pour l’Angleterre. C’est à ce moment précis que je suis définitivement tombé dans la marmite magique…
L’été londonien de 1966 était unique, extraordinaire, du jamais vu…
Il y avait une floraison de musiques Pop et Rock à chaque coin de rue. Tous les groupes les plus novateurs y explosaient; les Creation, les Who, les Beatles avec « Revolver », les Rolling Stones avec « Aftermath »…
Quelle explosion en cette période « Flower Power », Piccadilly Circus, Carnaby Street…
Il y avait tous ces hippies qui chantaient avec leurs guitares, on entendait du Donovan et du Bob Dylan partout. C’était extraordinaire, vraiment extraordinaire, j’y ai presque tout appris et me suis mis à la page de ce qui se faisait de mieux, dans la musique, à travers la planète !!!
J’y ai trouvé un job dans un restaurant italien nommé le Papagayo dont le sous-sol était constitué d’une petite salle. J’y jouais de la guitare et chantais. Cela me permettait de gagner quelques pounds afin de survivre. J’avais l’impression de vivre dans un théâtre, c’était le bonheur parfait…
En septembre, les vacances terminées, je devais rentrer au Maroc. J’ai préféré suivre mon frère, qui était étudiant en droit, à Paris. Après quelques jours à la Fac il a aussi décidé de se consacrer à la musique. J’ai commencé à chercher des groupes et à auditionner mais je trouvais que le niveau des musiciens était très bas…
J’ai décidé de fonder mon propre groupe avec mon frère…
J’ai déniché deux gars qui regardaient les guitares chez Paul Beuscher. Eux aussi étaient très branchés et revenaient de Londres. Il s’agissait du bassiste Jacques Micheli et du guitariste Guy de Baer…
Nous avons mis une annonce chez Pasdeloup, Boulevard Saint Michel,  pour trouver un batteur et c’est Jacky Bitton qui s’est présenté. Je n’en revenais pas car je l’avais vu au Maroc deux ans auparavant et je rêvais, depuis, de le rencontrer. Il avait fait (avec son groupe de l’époque Les Jets, Nda) un solo de batterie formidable en première partie des Shadows aux Arènes de Casablanca.  J’étais même allé lui demander un autographe qu’il ne m'a jamais donné (rires)…
Le voir débarquer chez moi deux ans plus tard, par un jour  d’octobre neigeux de 1966 à Paris, a été un vrai choc.
Il a donc rejoint le groupe, il ne nous manquait plus qu’un chanteur…
J’avais déjà eu l’occasion de rencontrer et de faire des jams avec Jo Leb. A chaque fois cela se passait à merveille…
Au Maroc nous étions, je crois, les seuls à connaître les Rolling Stones (rires) !
Après avoir auditionné de nombreux chanteurs je me suis rendu compte que c’est lui qui pourrait le mieux faire l’affaire. Cependant je l’avais perdu de vue et ne savais pas s’il était au Canada, au Maroc ou ailleurs…
Un jour mon frère est allé dans un café et à vu un gars, beau gosse, qui avait tout d’une rock star. Il l’a donc abordé pour savoir s’il était chanteur. Son interlocuteur lui a répondu « Bien sûr que je suis chanteur, j’ai ma sono à Londres et je n’arrête pas de tourner » !
Alain l’a donc ramené chez moi pour voir si nous pouvions nous entendre. Quand il est arrivé j’ai immédiatement reconnu Jo Leb…
L’histoire des Variations est vraiment magique !
Plus tard nous avons trouvé notre premier engagement à cinq; Guy de Baer, Jacques Micheli, Jacky Bitton, Jo Leb et moi-même…
C’était dans le quartier du Marais, à Paris, qui était alors une réplique du Carneby Street de Londres. Il y avait des boutiques anglaises, des Pubs etc…
Le propriétaire de l’un de ces Pubs voulait une ambiance encore plus britannique en  engageant un groupe. Nous nous sommes retrouvés là à répéter toute la journée et à y jouer pour 30 francs par jour chacun et le repas du soir ce qui, à l’époque, était déjà un cachet très correct. Nous avions 16 ans…
Notre première journée là-bas, le 16 décembre 1966, a été marquée par le désistement de Jacques Micheli et Guy de Baer qui, encore étudiants, ont été effrayés par l’ampleur que prenait notre groupe.
Un gars qui se trouvait dans l’établissement a voulu nous aider en nous proposant de contacter un bassiste de sa connaissance qui vivait dans le 19ème arrondissement, rue de l’Ourcq.
Il est allé chercher le bassiste en question qui était P’tit Pois (Jacques Grande, Nda). Ce dernier venait de passer ses 3 jours pour le service militaire et sa grand-mère lui avait dit « Si tu es réformé, je t’offrirai la basse Gibson de tes rêves ainsi que l’ampli Fender qui va avec »…
De ce fait, étant, réformé, il a pu nous rejoindre le jour même et est resté avec nous les 10 années qui suivirent…
Quand je parle de magie…

Pourquoi avoir choisi ce nom de Variations. Etait-ce parce que, déjà, vous habilliez votre Rock de couleurs inédites ?
Oui mais au départ c’est davantage par rapport à l’aspect musical du terme « variation ».
Il y a les variations de Mozart, de Goldberg etc…
C’était aussi la mode des noms de groupes qui tenaient en un seul terme comme Action, Creation, Temptations etc…
C’est un mouvement auquel nous nous sommes ralliés.
Nous avions trois bonnes raisons de nous nommer Les Variations : l’aspect musical du terme, la tendance du moment et le mixage des genres musicaux…

Parmi vos premiers engagements, il y a eu le Star Club de Copenhague, une étape importante qui vous a permis de côtoyer de grands musiciens. Peux-tu m’en parler un peu plus en détails ?
Il y avait tout le monde là-bas. Nous y avons rencontré Jimi Hendrix, The Vanilla Fudge, The Small Faces etc…
Nous avons également fait des « boeufs » avec tous ces artistes.
Tous s’y rendaient car les scandinaves avaient un amour profond de la musique, de surcroît les filles sont sublimes dans les pays nordiques (rires).
C’est mon frère qui s’y était déjà rendu et  nous avait conseillé d’aller jouer là-bas. Nous avons donc pris notre bus et sommes allés dans cette direction via l’Allemagne où nous avons, également, beaucoup joué.
Cela prendrait trop de temps de raconter toutes les aventures que nous avons vécues…
Nous avons, également, joué au Hit House de Copenhague où nous avons fait un tel « carton » que les nanas ont cassé la porte des loges pour nous sauter dessus…
La pudeur ne me permet pas de répéter les rares mots français qu’elles connaissaient, c’était gravissime…
Nous ne pouvions pas rester trop longtemps en Scandinavie car les lois sur l’immigration y sont très dures.
Nous sommes, alors, retournés en Allemagne et plus précisément au Savoy de Hanovre. Le groupe The Smoke s’y produisait, ils avaient signé un grand tube avec « My Friend Jack ». Ils jouaient dans ce Club et notre manager a réussi à nous faire partager la scène avec eux. Cependant les Smoke ne voulaient pas nous prêter leur matériel et nous avons du installer le nôtre. Nous avions  une telle soif de revanche, qu’après être allés à la gare afin de nous débarbouiller et mettre nos tenues de scène, nous avons véritablement fait un carton lors du concert…
Les Smoke n’ont pas fait le poids, à tel point que le propriétaire du lieu n’a pas voulu les payer et, à la fin de la soirée, c’est nous qui nous sommes retrouvés à la table principale avec toutes les gonzesses, les whiskys, les speeds, le champagne et le cognac …
Eux se sont retrouvés à la rue et c’est nous qui avons été engagés pour 15 jours.
C’était extraordinaire, les allemands sont aussi des grands amateurs de Rock !
Nous avons donc mis au point un procédé qui nous a aidé à jouer dans de nombreux Clubs allemands…
Notre manager allait chaque soir demander aux patrons des lieux s’ils étaient ok pour nous permettre de venir faire un petit bœuf sur scène. Ils étaient toujours d’accord et comme, à chaque fois, nous cassions la baraque ils nous engageaient derrière pour quelques jours.
Cela a duré un an dans toute l’Allemagne : Kiel, Cologne, Hambourg etc…
Nous sommes alors rentrés à Paris où, pour notre premier concert, nous avions déjà gagné le Tremplin du Golf Drouot. Le public nous attendait car notre réputation de groupe de scène allait en grandissant bien que nous n’avions toujours pas de contrat dans une maison de disques.

D’ailleurs les engagements scéniques sont devenus de plus en plus importants…
Il y a une anecdote décisive dans notre carrière…
C’était vers novembre ou décembre 1968. Nous étions dégoûtés car nous faisions un tabac partout où nous nous produisions sans qu’aucune maison de disques ne nous permette d’enregistrer (en dehors d’un premier 45T enregistré en Scandinavie sur un petit label danois, Nda).
Nous étions chez moi, à Paris, et envisagions de nous séparer, découragés par le fait de ne pas réussir à passer  l’étage supérieure, tout en fumant du hasch.
Un ami bassiste, Richard Fontaine, décédé depuis, nous a rejoint et nous a harangué afin que nous bougions car la télévision française était en train de tourner, à Joinville-le-Pont le show pour le réveillon 1968-1969...
Tous les meilleurs artistes anglais y étaient présents (Fleetwood Mac, Rod Stewart, Small Faces, The Who, Traffic etc…) et c’était le troisième jour de tournage.
Nous avons immédiatement pris le camion et y sommes allés. La fête battait son plein, les Who étaient sur scène et interprétaient « Magic Bus », c’était le délire total…
On commence par boire des coups avec Rod Stewart puis vient le moment de la pause pour le dîner…
On se retrouve seuls sans savoir quoi faire. C’est alors que j’ai vu une jolie guitare verte de marque Gretsch sur scène… C’était comme si elle m’appelait…
Je l’ai prise et j’ai commencé à égrainer discrètement quelques notes.
Le producteur de l’émission (avec Guy Job et Jean-Pierre Frimbois, Nda), Michel Taittinger, m’a vu et s’est demandé qui j’étais. Après avoir été présenté il m’a demandé si les autres membres du groupe étaient avec moi et si nous pourrions être prêts à monter sur scène à 21h00...
Nous avons répondu que cela ne posait aucun problème puisque nous avions tout notre matériel dans le camion, y compris nos costumes de scène…
Seul hic, notre batteur Jacky n’était pas avec nous. Notre manager a vidé le camion puis a essayé de le chercher partout. Il a pu le dégoter, sur les conseils de son frère, dans un cinéma où il l’a littéralement arraché à son fauteuil.
Il l’a ramené alors qu’il devait être 20h58. Le temps de mettre son costume et il était sur scène…
Dans un premier temps nous avons accompagné, en play-back,  la chanteuse PP.Arnold qui interprétait un titre des Bee-Gees.
En fait, si nous étions sur scène c’est parce que le groupe Traffic était bloqué à la douane et que le réalisateur avait encore besoin de plans de coupe.  Il a bien fait le mec, merci Traffic (rires) !
Une fois le morceau de la chanteuse fini, Jo Leb nous a rejoints sur scène et c’est là que la « Surprise-Partie » (qui était en fait le nom de l’émission, Nda) a réellement commencé !
On avait vraiment la rage, en plus le public était composé de nombreuses mannequins et des plus belles filles de Paris.
A la fin du premier morceau ça a commencé à chauffer, c’était la fin de 3 jours de tournage et les gens avaient envie de se lâcher…
Taittinger nous a demandé un deuxième morceau, puis un troisième, puis un quatrième…
Nous avons, finalement, interprété 7 titres alors que nous n’étions pas invités…
Lorsque l’émission a été diffusée, à la Saint-Sylvestre, tous les groupes chantaient 1 titres sauf nous car nos 7 chansons ont été intégrées au montage final !
Lors du générique final c’est la tête de Jo qui apparaissait à l’écran…
Dès le lendemain toutes les maisons disques nous ont contactés et c’est  avec Robert Stigwood  que nous avons signé un contrat pour Pathé Marconi devenu EMI.
Nous avons fait un premier 45 Tours puis Johnny Hallyday nous a engagés afin d’effectuer sa première partie lors de sa série de shows au Palais des Sports de Paris en 1969.

Par la suite, il y a eu une autre belle aventure scénique aux côtés de Led Zeppelin…
Excusez-moi du peu mais Led Zeppelin a joué en première partie des Variations…
Ils avaient, probablement, signé leur contrat sans spécifier que leur nom devait être 3 fois plus grand que le nôtre sur l’affiche ou qu’ils voulaient jouer à telle ou telle heure…
D’ailleurs cela ne se faisait pas trop à l’époque, ce n’était pas dans l’esprit du moment… c’était plus cool.
Comme nous avions déjà joués ailleurs ce soir là, nous sommes arrivés après le concert de Led Zeppelin c’est pour cela qu’on peut considérer qu’ils ont fait notre première partie (rires).

Aviez-vous de bons contacts avec toutes ces stars du Rock ?
On traînait ensemble…
Nous avions, par exemple, déjà « jammé » avec Led Zeppelin au Rock’n’roll Circus. Robet Plant chantait, John Bonham était à la batterie, P’tit Pois à la basse et moi à la guitare…
Je me souviens d’un Bonham complètement bourré à la fin de notre « boeuf », les mecs du Rock’n’roll Circus l’avaient mis dehors pour pouvoir fermer la boîte.
 Ils avaient fait leur première tournée sous le nom des New Yardbirds et John Bonham m’avait parlé de leur succès en Angleterre et de leur projet de changer le nom du groupe afin de devenir les Led Zeppelin. Il était tellement saoul que je le laissais parler en répondant « Ouais, d’accord, d’accord, cuve ton vin… ».
Finalement c’était vrai et très peu de temps plus tard ils ont sorti leur premier album.
Le reste appartient à l’histoire…
Je me souviens aussi de jams durant lesquelles je jouais avec l’organiste Brian Auger et aussi avec Steve Cropper, Al Jackson et Donald « Duck » Dunn qui revenaient de l’Olympia où ils avaient accompagné Otis Redding.

Le fait de chanter en anglais était-il vraiment un avantage pour vous ?
Avec le recul, je me dis que notre carrière aurait été plus importante en France si nous avions chanté dans la langue de Molière. Aussi bien au niveau de la notoriété que de la vente des disques.
Je peux dire, aujourd’hui, que chanter en anglais nous a desservi…
Le peu de choses que nous avons fait en français a cartonné… Le groupe Téléphone a repris le flambeau avec le résultat que l’on connaît.

Après 4 albums c’est la séparation du groupe qui a coïncidée avec votre signature sur un label américain…
Nous avons été un peu « gamins »…
En mai 1973 nous avons sorti notre album le plus abouti de cette période. C’était « Take it or Leave it » qui avait été enregistré à Memphis avec Don Nix. Au lieu de rester en France pour promouvoir l’album nous nous sommes énervés et la folie nous a pris d’aller vivre aux Etats-Unis, laissant le disque mourir de sa belle mort. Nous nous sommes installés dans le centre de New-York, en pleine canicule, à l’été 1973. Nous dépensions un argent fou juste pour vivre alors que nous avions tout le confort possible en France. Les gens ont commencé à « flipper », d’ailleurs notre road manager est devenu fou et il est mort peu de temps après…
Nos compagnes n’en pouvaient plus et voulaient rentrer, mon frère Alain déprimait car la pression était très forte. Sans parler de l’abus de drogues souvent lié aux visites des New York Dolls qui passaient souvent à la maison…
C’était un truc de fou et à la fin nous nous sommes retrouvés sur les jantes…
Nous avons pu faire des concerts, en Floride par exemple, mais cette expérience a surtout été un grand coup de « flip »…
A la suite de cela, nous sommes revenus sur Paris mais avions déjà pris contact avec le label américain Buddah Records qui a signé le groupe. Le disque « Morrocan Roll » est sorti puis Jo Leb a commencé à donner des signes de fatigue.  Il n’était pas trop branché par notre nouveau style et préférait le « Early Variations »…
C’est-à-dire le groupe à 4 sans les instruments traditionnels marocains. La maison de disques nous mettait aussi la pression car elle trouvait que le fait de chercher dans les musiques de nos racines était une démarche originale qui n’avait jamais été vue aux USA…
En 1974 nous sommes retournés aux USA pour faire des tournées puis sommes revenus pour jouer à l’Olympia. Après ce concert Jo a décidé de partir en vacances au Maroc avec une actrice. Je crois que c’était Bernadette Lafont…
Nous ne voulions pas qu’il parte car le patron de Buddah Records devait venir en France afin de nous rencontrer pour parler de notre prochain album.
Il a préféré partir, ce qui a provoqué le split avec notre chanteur…
Il a été remplacé par Robert Fitoussi et nous avons préparé notre nouveau 33 Tours aux Etats-Unis…
« Café de Paris » est ainsi sorti fin 1974 / début 1975 puis nous sommes partis 6 mois en tournée avec violons, claviers etc…
Au milieu de l’année 1975, quelques jours avant de faire deux concerts aux USA en première partie des Rolling Stones, Robert Fitoussi a connu des problèmes de santé et n’était pas apte à assurer ces prestations. Un de ses amis lui a proposé de rentrer à Paris alors que nous insistions pour qu’il fasse le maximum pour pouvoir assurer les shows.
Il est finalement rentré à Paris et le groupe s’est écroulé comme un château de cartes…
Jacky et moi avons essayé de le maintenir vivant mais fin 1975 il a fallu se rendre à l’évidence, bye bye…

Qu’a été pour toi l’ « après Variations » ?
J’ai fait des tas de choses !
Je suis retourné aux USA où j’ai vécu pendant presque 10 ans.
J’ai enregistré pour Capitol Records « King of Hearts  » avant de revenir à Paris où j’ai signé quelques 45 Tours avant de me marier en 1992. Je suis devenu un père de famille…
Je n’ai jamais arrêté de jouer et de composer, j’espère pouvoir le faire jusqu’à l’âge de 100 ans.
Je viens de sortir un nouvel album solo qui se nomme « Variations » (Magic Records)  et je compte reformer le groupe avec un tout nouveau line-up. Il y aura un nouveau bassiste, un nouveau batteur, un nouveau chanteur et peut être un clavier. Je suis en plein casting et je suis très très chaud….

Peux-tu me parler plus spécifiquement de ton nouvel album, le bien nommé « Variations », et me dire pourquoi ton choix s’est porté sur Magic Records (excellent label français spécialisé dans les rééditions, Nda) pour le distribuer ?
J’ai un très bon contact avec Martial Martinet et il m’a paru évident que ce soit lui qui distribue cet album. Nous en avions déjà parlé il y a deux ans et m’avait dit qu’il était prêt à le sortir sur Magic Records. Cela s’est donc fait naturellement..
Nous nous entendons bien et il avait déjà réédité tous les disques des Variations en CD…
Dans ces temps de « disette musicale » il me paraissait, aussi, un peu « fou fou » d’aller taper à la porte d’Universal pour leur demander de distribuer mon album (rires) !
Soyons clairs…

En quoi ce disque est-il différent de ce que faisaient Les Variations auparavant. La marque fabrique est-elle la même ?
Je vais te laisser seul juge et tu m’en diras des nouvelles…
Je ne veux pas me substituer à l’auditeur. J’ai fait ces chansons pour moi comme j’aurais pu les écrire pour  Les Variations, c’est toujours la même personne qui compose.
Sur quelques morceaux il y a un batteur et un bassiste additionnels, sur d’autres il y a des programmations que j’ai faites à la batterie par exemple. J’ai presque tout fait sur ce disque donc on ne peut pas le comparer à un travail de groupe.
C’est un disque que j’avais besoin de faire donc j’en suis très content.
En plus les gens ont l’air de beaucoup l’aimer…

As-tu une conclusion à ajouter ?
J’aime mon public et je ne voudrais jamais le décevoir. Je serai toujours là pour le rendre heureux, même si en termes de musique cela se résume à des laps de temps assez courts…
Savoir que ma musique a accompagné de nombreuses personnes lors de moments clé de leur vie me remplie de joie et de bonheur.

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Interview réalisée à
Paris / Porte de Champerret
le 7 septembre 2008

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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